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qu’elle était encore de ce monde, lui envoient plein un crible de sequins d’or par la même servante qui, au moyen de quelques complimments que lui avaient appris ses maîtresses, sut encore la persuader. Fatimé prit le crible, et elle n’eut pas plutôt mis l’or dans son sein qu’elle expira.
Les voleurs, son mari dans le nombre, étant revenus de leur expédition, la trouvèrent sans vie. À force de la fouiller de tous côtés, ils découvrirent les sequins entassés dans sa poitrine, ils les firent tomber, et elle se ranima. Derechef ils lui recommandent, et avec plus de force, de ne rien accepter de ce que ses sœurs lui enverraient, quoi que ce pût être, mais elle se laissa encore séduire. Le troisième jour, en effet, ses sœurs, quand elles eurent appris que cette fois encore elle en avait réchappé, lui envoyèrent une bague. Fatimé la prit et en la passant à son doigt, elle tomba inanimée ; elle fut trouvée dans cet état par les voleurs au retour de leur expédition, ils la fouillèrent des pieds à la tête ; mais il ne leur vint pas à l’esprit d’examiner la main. Ils la pleurèrent i , puis ils la
i. Par les lamentations en usage dans les funérailles.