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donner tous les détails dont nous avons besoin pour savoir par quel bout prendre les choses.

— Vous disiez que vous aviez une piste ?

— Oui, nous en avons plusieurs ; mais nous ne pouvons en apprécier la valeur qu’après un examen plus approfondi. Le crime le plus difficile à suivre, c’est celui qui n’a pas de but. Or, ce n’est pas le cas du nôtre. Qui est appelé à en bénéficier ? Il y a l’ambassadeur de France, il y a l’ambassadeur de Russie, il y a quiconque pourrait vendre un document à l’un ou à l’autre, et il y a lord Holdhurst.

— Lord Holdhurst !

— Sans doute. Il est des circonstances où un homme d’État peut ne pas regretter de voir un document détruit par accident.

— Mais pas un homme d’État d’une réputation aussi intacte que lord Holdhurst.

— La chose est possible, cependant, et cela suffit pour qu’elle ne soit pas à négliger. Nous irons aujourd’hui chez le noble lord et nous verrons ce qu’il a à nous dire. En attendant, j’ai déjà commencé mon enquête.

— Déjà ?

— Oui ; j’ai envoyé des dépêches, de la station de Woking, à chacun des journaux du soir de Londres. Cet avis paraîtra dans tous.

Et il me tendait une feuille, arrachée de son carnet, sur laquelle on lisait ceci, écrit au crayon :