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de ramener le crack à King’s Pyland, mais, le diable s’en mêlant, il a réfléchi qu’il lui était facile de cacher le cheval jusqu’à ce que la course ait été courue, et, au lieu de le rendre, il l’a gardé à Capleton. Lorsque je lui eus donné tous ces détails, il s’est bien vu forcé d’avouer et n’a plus songé qu’à s’en tirer au meilleur compte possible.

— Mais ses écuries avaient été visitées ?

— Oh ! un vieux maquignon comme lui a plus d’un tour dans son sac.

— Ne craignez-vous donc rien en laissant encore le cheval chez lui, puisqu’il a tout intérêt à lui faire arriver un accident ?

— Mon cher ami, il le surveillera comme la prunelle de ses propres yeux ; il sait trop bien que la seule chance qui reste pour qu’on lui pardonne est d’amener le cheval en parfait état.

— Le colonel Ross ne m’a pas fait l’effet d’un homme à pardonner facilement en aucun cas.

— Cela ne regarde pas le colonel Ross. J’agis à ma guise et ne raconterai que ce que je veux. Voilà l’avantage de n’être pas un agent officiel. Je ne sais, Watson, si vous avez remarqué que le colonel m’avait traité d’une façon plutôt cavalière ; aussi j’ai bien envie maintenant de m’égayer un peu à ses dépens. Ne lui dites donc rien au sujet du cheval.

— Parfaitement, je ne parlerai pas sans votre consentement.