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Un soir d’hiver, nous étions assis devant le feu ; Sherlock Holmes achevait de coller des découpures dans son dossier ; je lui suggérai timidement l’idée d’employer les deux heures qu’il avait devant lui à donner à notre salon un aspect un peu plus confortable.

Il lui était impossible de ne pas reconnaître le bien-fondé de ma requête ; aussi d’un air demi-vexé, demi-contrit, s’achemina-t-il vers la chambre à coucher ; il en revint bientôt en traînant derrière lui une grande boîte en fer-blanc.

Il la plaça au milieu de la pièce et l’ouvrit en se laissant tomber sur un tabouret. Je constatai qu’elle était au tiers pleine de paquets de paperasses attachés par des ficelles rouges.

— Voilà une collection d’histoires, Watson, me dit-il en me regardant d’un œil malin. Je crois que si vous saviez tout ce que contient cette boîte, vous me demanderiez de vous montrer ces papiers au lieu de faire des rangements

— Seraient-ce les documents qui ont trait à vos débuts ? J’ai souvent désiré les connaître.

— Oui, mon garçon, tout ceci date d’une époque antérieure à vous ; je ne vous avais pas à ce moment-là comme historiographe pour me rendre célèbre.

Et, tout en parlant, il souleva d’un air attendri et précautionneux chaque paquet, l’un après l’autre.