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moi, et je n’y trouvais aucune explication. Tout d’un coup, l’idée me vint que ce qui était si obscur pour moi pouvait être très clair pour M. Sherlock Holmes. J’avais juste le temps de gagner Londres par le train de nuit, de le voir ce matin, et de le ramener avec moi à Birmingham.

Il se fit un silence après cet étrange récit. Puis Sherlock Holmes me regarda du coin de l’œil, en se renversant sur les coussins, avec cet air satisfait et légèrement ironique d’un connaisseur qui déguste son premier verre de vin de la comète.

— Pas mal, hein, Watson ? dit-il. Il y a là des détails qui me plaisent. M’est avis qu’un entretien avec M. Arthur Henry Pinner, dans les bureaux provisoires de la Franco Midland, compagnie de quincaillerie, limited, aurait pour nous deux un certain intérêt.

— Mais comment arranger cela ?

— Oh ! c’est bien facile, répliqua Hall Pycroft. Vous êtes deux de mes amis à la recherche d’une place ; et quoi de plus naturel que de venir avec moi voir le directeur général ?

— Évidemment ! c’est tout à fait juste ! approuva Holmes. J’aimerais voir ce gentleman et découvrir son jeu. Quelles qualités avez-vous donc, mon jeune ami, pour que vos services soient si précieux ? Ou bien serait-il possible que…

Il se mit à se mordre les ongles et à regarder fixement à travers les vitres. Bref, nous ne pûmes