Page:Doyle Souvenirs de Sherlock Holmes.djvu/192

Cette page a été validée par deux contributeurs.

pas orateur, monsieur Watson, mais voici mon affaire en deux mots.

« J’étais employé chez Coxon et Woodhouse de Draper’s Gardens, mais ils se sont laissé prendre, au printemps dernier, dans l’emprunt du Vénézuéla, comme vous vous le rappelez sans doute, et ils firent un pouf énorme. J’étais chez eux, depuis cinq ans, et le père Coxon me donna un certificat parfait ; mais n’empêche que les vingt-sept commis de la maison se trouvèrent sur le pavé. Je cherchai à me placer tant bien que mal, mais il y avait tant d’employés dans le même cas que je ne trouvai absolument aucune situation. Je gagnais trois livres par semaine chez Coxon, et j’en avais économisé environ soixante-dix, mais j’en vis bientôt la fin. J’étais au bout de mon rouleau, et commençais à n’avoir plus de quoi acheter même des enveloppes et des timbres-poste pour répondre aux annonces. J’avais usé mes chaussures à monter et à descendre les escaliers des bureaux où je m’étais présenté, et je me trouvais aussi peu avancé qu’au premier jour.

« Enfin, je découvris une demande d’emploi chez Mawson et Williams, les grands agents de change de Lombard Street. Je suppose que le monde de la Bourse n’est pas tout à fait dans vos cordes, mais je puis vous assurer que c’est à peu près la plus grosse maison de Londres. On ne