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— Qu’est-ce qui vous le fait croire ?

— Comment expliquer autrement la terreur qu’elle a de voir le second y entrer ? Les faits, tels qu’ils m’apparaissent, sont les suivants : elle se marie en Amérique ; son mari est un homme vicieux ou contracte peut-être quelque hideuse maladie ; il devient lépreux, idiot, que sais-je ? La femme se sauve un beau jour, revient en Angleterre, change de nom et se refait une existence. Elle était mariée depuis trois ans et se croyait à l’abri, ayant montré à son mari l’acte de décès d’un homme quelconque, dont elle avait pris le nom, quand soudain elle est découverte par son premier mari, ou, peut-être, par quelque femme sans scrupules, qui se sera installée près du malade. Ils lui écrivent, la menacent de venir, de la dénoncer. Elle prend cent livres et tâche d’acheter leur silence. Ils viennent malgré cela et quand le mari annonce par hasard à sa femme que le cottage est habité, elle devine que ce sont eux qui la poursuivent. Elle attend que son mari soit endormi et court chez eux pour tâcher d’obtenir qu’ils la laissent en paix. N’ayant pas réussi, elle y retourne, le lendemain matin, et son mari la voit sortir de la maison. Elle lui promet de ne plus y aller, mais deux jours après, l’espoir de se débarrasser de ces deux redoutables voisins est plus fort qu’elle, et elle fait une nouvelle tentative, leur apportant la photographie qu’on avait