Page:Doyle Souvenirs de Sherlock Holmes.djvu/134

Cette page a été validée par deux contributeurs.

envahir par une mélancolie que je n’avais jamais ressentie jusqu’à présent. Quel était donc le passé de ce Trevor, tour à tour boxeur, voyageur, mineur ? Comment était-il tombé au pouvoir de ce marin à la mine suspecte ? Pourquoi la simple allusion aux initiales à demi effacées sur son bras lui avait-elle fait perdre connaissance ? Pourquoi cette lettre de Fordingbridge l’avait-elle terrifié, au point de provoquer sa mort ?

« Je me rappelai à ce moment que Fordingbridge se trouvait dans le Hampshire et que ce Beddoes, que le matelot était allé voir pour probablement le faire endiabler, demeurait dans ce même comté. La lettre était peut-être écrite par ce Hudson, pour annoncer que le secret de ces deux hommes avait été révélé ; ou bien elle émanait de Beddoes et avertissait un complice que cette révélation était imminente. Jusque-là c’était parfaitement clair. Et pourtant le jeune Trevor m’avait dit que la lettre en question était insignifiante et incohérente ? C’est qu’il ne l’avait pas comprise. Il est probable que ce langage étrange cachait une de ces clefs énigmatiques qui donnent au sens des mots un déguisement ingénieux.

« Il faut que je voie cette lettre, pensai-je en moi-même. Je suis persuadé que je déchiffrerais l’énigme. Pendant une heure encore, dans l’obscurité, je cherchai à résoudre ce problème. Enfin,