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traité perdu, s’inquiétant, cherchant à deviner, multipliant les conjectures sur ce que M. Holmes faisait, sur les mesures que lord Holdhurst était en train de prendre, sur les nouvelles que nous aurions le lendemain matin. À la fin de la journée, son agitation devint tout à fait douloureuse,

— Vous avez une confiance aveugle en Holmes ? me demanda-t-il.

— Je lui ai vu faire des tours de force.

— Mais il n’a jamais élucidé une affaire aussi ténébreuse que celle-ci ?

— Oh ! il a résolu des problèmes encore bien plus compliqués.

— Mais où il n’y avait pas d’aussi grands intérêts en jeu ?

— Je l’ignore. Cependant, ce que je puis affirmer, c’est qu’il est intervenu pour le compte de trois des Maisons régnantes de l’Europe dans des affaires de la plus haute importance.

— Vous le connaissez bien, Watson. Il est si impénétrable que je ne sais jamais au juste ce qu’il pense. Croyez-vous qu’il ait de l’espoir ? qu’il s’attende à un succès ?

— Il ne m’a rien dit.

— C’est mauvais signe.

— Au contraire ! J’ai déjà remarqué que, lorsqu’il se sent sur une fausse piste, généralement il en parle. Quand il est sur une bonne, sans avoir encore de certitude absolue, c’est alors qu’il