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UNE MOMIE QUI RESSUSCITE

tête et lançait de menus conseils d’ordre médical ; moins de veille, plus d’air frais.

Chez Bellingham, s’était développée dans ces derniers temps une habitude que Smith savait être l’avant-coureur d’un affaiblissement de l’esprit.

Il se parlait continuellement à lui-même.

À des heures avancées de la nuit, quand il ne pouvait y avoir de visiteur auprès de lui, Smith entendait sa voix au-dessous de lui, en un monologue bas et voilé qui devenait un murmure, très perceptible cependant dans le silence.

Cette conversation solitaire ennuyait et distrayait l’étudiant, de sorte qu’il en parla souvent à son voisin.

Bellingham rougissait et niait absolument avoir prononcé un seul mot.

Certainement cela le tracassait plus que la chose ne le méritait.

Si Abercrombie Smith avait eu quelque doute sur son ouïe, il ne tarda pas à trouver une corroboration. Tom Styles, le petit domestique ridé qui avait servi les occupants de la tour plus longtemps qu’aucun homme n’en pouvait garder la mémoire, toucha douloureusement ce sujet.

— S’il vous plaît, monsieur, dit-il tandis qu’il mettait en ordre la chambre du haut, un matin. Croyez-vous que Monsieur Bellingham soit bien ?

— Bien, Styles ?