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LES PROPOS DU CHIRURGIEN

Cet incident me frappa comme si bizarre, que j’en ris de tout mon cœur.

Vous trouverez qu’il y a tant de tragédie dans la vie d’un médecin, mes amis, qu’il ne pourrait la supporter sans les traits comiques qui viennent de temps à autre s’y mêler.

Et il y a aussi bien des choses pour lesquelles un médecin doit être reconnaissant. Ne l’oubliez jamais.

Il y a tant de plaisir à faire un peu de bien, qu’un homme devrait payer ce privilège, au lieu d’être payé.

Sans doute, il doit entretenir son intérieur, sa femme, ses enfants. Mais ses malades sont ses amis, ou ils devraient l’être.

Il va de maison en maison ; son pas, sa voix sont aimés et bien accueillis partout. Qu’est-ce qu’un homme peut demander de plus ?

En outre, il est forcé d’être un homme bon.

Il lui est impossible d’être autrement.

Comment un homme peut-il passer sa vie à voir la souffrance bravement supportée et demeurer un homme dur et vicieux ?

C’est une noble, généreuse et bonne profession, et vous, jeunes gens, vous devez veiller à ce qu’elle le demeure.


Imprimerie française H. MATHON, Wiesbaden (Allemagne occupée)