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LE FIASCO DE LOS AMIGOS

Il régnait un silence solennel tandis que nous attendions le prisonnier.

Les ingénieurs étaient un peu pâles et maniaient nerveusement les fils.

Le Marshall lui-même, quoique endurci, était mal à l’aise, car une simple pendaison était une chose, et cette combustion de chair et de sang en était une autre très différente.

Quant aux journalistes, leur figure était plus blanche que les feuilles de papier sur lesquelles ils devaient écrire leur compte-rendu.

Le seul homme qui ne paraissait pas influencé par ces préparatifs était le petit bonhomme allemand, qui allait de l’un à l’autre, le sourire sur les lèvres et de la malice dans les yeux.

Plus d’une fois, même, il laissa entendre un éclat de rire, au point que l’aumônier dut le réprimander sévèrement pour sa légèreté déplacée.

— Comment pouvez-vous vous oublier à ce point, monsieur Stulpnagel, de plaisanter en présence de la mort ?…

Mais l’Allemand n’était nullement intimidé.

— Si j’étais en présence de la mort, répliqua-t-il, je ne plaisanterais pas ; comme je n’y suis pas, je fais ce que bon me semble.

Cette réponse cavalière allait amener un autre reproche plus sévère encore de la part de l’aumônier, lorsque la porte s’ouvrit, et deux gardiens entrèrent, conduisant Duncan Warner.