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UN DOCUMENT MÉDICAL


V


— J’ai eu peur une fois, dit le chirurgien. Ce fut lorsque je m’occupais de la besogne du dispensaire.

« Une nuit, je fus appelé par de très pauvres gens, et par les quelques mots qu’ils me dirent, je compris qu’ils avaient un enfant malade.

« Lorsque j’entrai dans la chambre, je vis un petit berceau dans un coin.

« Levant la lampe, je m’avançai et, tirant le rideau, je regardai l’enfant.

« Je vous assure que c’est la Providence qui fit que je ne laissai pas tomber la lampe, et ne mis pas le feu à la maison :

« La tête de mon patient se retourna sur l’oreiller, et je vis une figure qui me regardait, figure qui me sembla avoir plus de malignité et de méchanceté que je n’en ai jamais rêvé dans un cauchemar.

« Ce fut la rougeur sur les pommettes, et ces yeux qui semblaient me maudire, moi et toutes choses, qui me firent impression.

« Je n’oublierai jamais mon sursaut, lorsque, à la place du visage joufflu d’un enfant, mes yeux tombèrent sur cette créature.