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PRÉFACE

moins de sympathie, mais il se plaît au franc parler de la force naïve et honnête.

Cette largeur de vue le conduit à considérer l’esprit de rébellion avec plus de justice que ne le pourrait faire Walter Scott, quoique, par nature, il incline vers les hommes du roi, les loyalistes.

Par-dessus tout, c’est, de cœur, un soldat.

Il est de préférence l’homme d’une bonne cause, mais en tout cas, il lui faut le choc des armes.

Ses soldats de fortune sont parmi les mieux dépeints par le roman moderne.

Qui ne se réjouirait à la délicate sauvagerie de Sir Nigel Loring, le plus docile des maris et le plus ardent des jouteurs, dont les invitations à se couper la gorge étaient enveloppées de si originales politesses ?

Jamais soif de sang ne fut si affable que la sienne.

Est-il dans les livres de batailles un grotesque supérieur à Decimus Saxon ?

Depuis le moment où il apparaît sur la scène, tiré du Solent avec ses lettres aux fidèles, cet homme chétif, hardi et batailleur, qui n’a pas un brin de caractère sous sa peau parcheminée, mais qui peut en remontrer comme général à tous les officiers du roi, pour ne pas parler de la cohue des soldats de Monmouth, supporte le regard des yeux qui le fixent comme s’il n’avait