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LA FEMME DU PHYSIOLOGISTE

— Jinny ! dit-il.

— James !

— Comment avez-vous pu me laisser ainsi, Jinny ? Comment avez-vous eu le cœur de faire cela ? Je vous croyais morte. J’ai pleuré votre mort, hélas ! et vous m’avez fait vous pleurer vivante ! Vous avez perdu ma vie !…

Elle ne répondit pas, mais resta étendue sur les coussins, les yeux fixés sur lui.

— Pourquoi ne parlez-vous pas ?

— Parce que vous avez raison, James. Je vous ai traité cruellement, honteusement. Mais pas aussi mal que vous le supposez.

— Vous êtes partie avec de Horta.

— Non, je ne suis pas partie. Au dernier moment, ma bonne nature l’a emporté. Il est parti seul. Mais j’ai eu honte de revenir après ce que je vous avais écrit. Je ne pouvais plus vous regarder en face. Je me suis embarquée seule pour l’Angleterre et depuis lors, j’ai toujours vécu ici. Il me semblait que je recommençais une nouvelle vie. J’ai su que vous me croyiez noyée. Qui aurait songé que le destin nous ramènerait l’un vers l’autre ! Lorsque le professeur me demanda…

Elle s’arrêta pour reprendre haleine.

— Vous êtes fatiguée, dit le professeur, mettez votre tête basse… Cela aide la circulation cérébrale.

Il aplatit le coussin.

— Je regrette de vous quitter, O’Brien, mais