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LA FEMME DU PHYSIOLOGISTE

calme et claire, il n’y a heureusement pas place pour le roman.

— Mais l’amour n’est-il pas un roman ? demanda-t-elle.

— Pas du tout. L’amour a été enlevé aux poètes et ramené au domaine de la science pure. C’est une des grandes forces cosmiques élémentaires. Lorsque l’atome d’hydrogène attire à lui l’atome de chlore pour former la molécule parfaite d’acide chlorhydrique, la force qu’il exerce peut être intrinsèquement similaire à celle qui m’attire vers vous. L’attraction et la répulsion paraissent être les forces primaires. Ceci, c’est l’attraction.

— Et voici la répulsion, dit Mrs. O’James, tandis qu’une forte dame, fleurie, s’avançait à travers le gazon dans leur direction… Je suis enchantée que vous veniez, Mrs. Esdailes… Voici le professeur Grey.

— Comment vous portez-vous, docteur ? dit la dame avec des façons un peu pompeuses. Vous avez bien fait de rester dehors par une si belle journée. N’est-ce pas exquis ?

— C’est certainement un très beau temps, répondit le professeur.

— Écoutez le vent qui soupire à travers les arbres, s’écria Mrs. Esdailes levant le doigt. C’est la chanson de la nature. Ne croiriez-vous pas, professeur Grey, entendre le murmure des anges ?