Page:Doyle - Une momie qui ressuscite.djvu/108

Cette page a été validée par deux contributeurs.
108
UNE MOMIE QUI RESSUSCITE

Je ne suis pas un homme impressionnable, mais en votre présence j’ai conscience du grand instinct évolutionniste qui fait de chaque sexe le complément de l’autre.

— Alors, vous croyez à l’amour ? demanda-t-elle, le regardant dans un clignement de ses yeux.

— J’y suis forcé.

— Et cependant, vous niez l’âme ?

— Jusqu’à quel point ces questions sont d’ordre psychique ou matériel, cela reste encore sub judice, répartit le professeur d’un air tolérant. Le protoplasme peut-être reconnu comme la base physique de l’amour aussi bien que de la vie.

— Comme vous êtes dur, s’exclama-t-elle. Vous voudriez rabaisser l’amour au niveau des choses purement physiques.

— Ou relever ce qui est physique au niveau de l’amour.

— Allons, cela vaut beaucoup mieux, s’écria-t-elle, avec son rire sympathique. Voilà qui est vraiment joli et place la science sous un jour délicieux.

Ses yeux brillaient.

Elle avança le menton avec ce joli air volontaire d’une femme qui se sent maîtresse de la situation.

— J’ai des raisons de croire, reprit le professeur, que ma position ici n’est qu’un premier