Page:Doyle - Une heure bien remplie, trad Labat, paru dans Ric et Rac, 12 juil 1930.pdf/5

Cette page a été validée par deux contributeurs.

comme à une courbe de montagnes russes. Quand ils reparurent, les deux voitures n’étaient plus qu’à trente pas l’une de l’autre. Mais la première, immobile en travers de la route, défendait le passage ; une lanterne à acétylène s’agitait dans l’air en guise de signal. La deuxième bloqua ses freins et stoppa.

— Ma parole, vous pouviez causer un accident ! cria une voix irritée. Quelle idée vous a pris d’éteindre vos phares ? Je ne vous ai vu qu’au moment où j’avais mon radiateur sur vous !

La lampe à acétylène, en avançant, illumina le visage d’un jeune homme aux yeux clairs, à la moustache blonde, assis tout seul au volant d’une antique 12 HP Wolseley, et dont le teint n’était pas moins animé par la bonne santé que par la colère. Brusquement, l’expression de cette colère se changea en celle d’une complète stupeur. Le conducteur de la torpédo avait sauté de son siège ; un pistolet de mauvaise mine braquait son canon allongé dans la figure même du jeune homme ; derrière le cran de mire, il y avait un rond d’étoffe noire percée de deux fentes, et par ces deux fentes, deux yeux meurtriers le considéraient.

***

— Haut les mains ! jeta une vojx impérative. Haut les mains ! ou, pardieu !…

Le jeune homme était aussi brave que personne ; il ne s’empressa pas moins de