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paraît-il, pour se rendre compte des effets ainsi produits sur les cadavres, et cela je l’ai vu, de mes yeux vu.

— Cependant, vous dites que ce n’est pas un étudiant en médecine ?

— Non, — Dieu seul sait quel est le but de ses études…. Mais nous voici arrivés et vous allez pouvoir vous former vous-même une opinion à son sujet. »

Tout en parlant, nous tournions dans une petite ruelle et nous franchissions une porte bâtarde percée dans une aile du grand hôpital. C’était pour moi un terrain familier et je n’avais pas besoin de guide pour gravir les degrés de pierre du vaste escalier à l’aspect si glacial, et pour trouver mon chemin dans ces longs corridors, aux murs blanchis à la chaux, où s’ouvraient çà et là des portes peintes en brun foncé.

Vers l’extrémité du bâtiment s’embranchait un passage bas et voûté qui conduisait au laboratoire de chimie. Qu’on se figure une énorme pièce, fort élevée, tapissée du haut en bas d’innombrables flacons. Partout de larges tables, très basses, semées comme au hasard, et sur ces tables, au milieu des cornues et des éprouvettes, de petites lampes Bunsen, à la flamme bleuâtre, jetant des lueurs vacillantes.

Dans cette salle, et tout au fond, un seul étudiant,