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avait vus encore ensemble dans la salle d’attente ; mais depuis lors on ne savait plus rien sur leur compte, jusqu’au moment où, comme on le sait, le corps de M. Drebber fut découvert dans une maison inhabitée de Brixton Road, à plusieurs kilomètres d’Euston. Qui l’avait amené là ? Quel était l’assassin ? Autant de mystères. On ignore, ajoutait le journal, ce qu’est devenu Stangerson ; mais nous sommes heureux d’apprendre que c’est à MM. Lestrade et Gregson de Scotland Yard qu’on a confié la mission de diriger les recherches et nous pouvons affirmer avec confiance que ces deux agents, dont le zèle et l’habileté sont si connus, ne tarderont pas à faire sur tous ces faits une lumière complète.

Le Daily News ne doutait pas un seul instant qu’on ne se trouvât en présence d’un crime politique. Le despotisme et la haine de toute liberté dont étaient animés les gouvernements du continent avaient eu pour effet de faire émigrer sur nos rives un grand nombre d’hommes qui auraient pu se montrer excellents citoyens s’ils n’étaient pas encore ulcérés par le souvenir de tout ce qu’ils venaient de souffrir. Sur ces hommes pesait un code d’honneur, aux lois inflexibles, qui punissait de mort la moindre infraction. Tous les efforts devraient tendre à retrouver le secrétaire Stangerson et à se renseigner de la façon la plus exacte sur les habitudes de la victime. Du reste l’enquête avait déjà fait un