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quelque peu intéressante que fût la victime, la justice devait suivre son cours et la loi ne pouvait trouver de circonstance atténuante pour un si grand crime.

Plus j’y réfléchissais, plus je m’étonnais de l’assurance avec laquelle mon compagnon affirmait que cet homme avait été empoisonné ; je me rappelais bien qu’Holmes s’était penché sur les lèvres du cadavre pour les renifler, et j’étais persuadé qu’il avait alors découvert quelque indice le mettant sur la voie. De plus, si ce n’était pas le poison, quelle autre cause aurait pu occasionner sa mort, puisque le corps ne présentait ni trace de blessure, ni marque de strangulation ? Et cependant d’où provenait ce sang dont on voyait par terre une couche si épaisse ? Il n’y avait aucun signe de lutte, pas d’apparence que la victime ait eu entre les mains une arme pour se défendre. Tout cela restait mystérieux et je sentais bien que tant que ces questions ne seraient pas résolues d’une manière satisfaisante, ni Holmes, ni moi ne pourrions dormir en paix. Pour sa part, mon ami semblait si tranquille et si sûr de son fait qu’il avait déjà dû, j’en étais persuadé, se formuler une théorie expliquant tous les faits ; mais quelle était cette théorie ? Voilà ce qu’il m’était impossible de deviner.

Holmes rentra très tard, si tard même qu’il devint évident pour moi que ce n’était pas le concert seul