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côté reconnu ce vagabond et dans ses yeux il avait eu le temps de voir luire une pensée de meurtre. Aussi accompagné de Stangerson, qui était devenu son secrétaire particulier, il se précipita chez un des juges de la ville pour lui expliquer qu’un ancien rival les poursuivait de sa haine et que sa présence à Cleveland leur faisait courir les plus grands dangers. Le même soir, Jefferson Hope fut arrêté et, n’ayant trouvé personne pour lui servir de répondant, il demeura en prison pendant plusieurs semaines. Lorsqu’il fut enfin relâché, la maison de Drebber était vide ; son secrétaire et lui venaient de partir pour l’Europe.

Une fois de plus les projets de vengeance de Hope se trouvaient déjoués ; mais sa haine était trop forte pour lui permettre d’abandonner sa poursuite. Comme cependant l’argent lui faisait défaut, il fut pendant quelque temps obligé de se remettre au travail, économisant sou par sou en vue de prochains voyages. À la fin, ayant amassé assez pour aller jusqu’en Europe, il se décida à partir. Bientôt il retrouva la piste de ses ennemis ; de ville en ville il les traqua, travaillant partout pour gagner sa vie, mais sans jamais pouvoir les atteindre. Lorsqu’il parvint à Saint-Pétersbourg ils venaient de repartir pour Paris et quant à son tour il y arriva, ils étaient déjà en route pour Copenhague. Ce fut encore quelques jours trop tard qu’il débarqua dans la capitale