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fois avant de me fourrer dans un pareil guêpier. C’est pour Lucy que je suis ici et avant qu’il lui arrive malheur, il faudra qu’il y ait un Hope de moins dans l’Utah.

— Qu’allons-nous faire ?

— Demain est le dernier jour qu’ils vous ont laissé et si nous n’agissons pas ce soir, tout est perdu. J’ai une mule et deux chevaux qui nous attendent dans le ravin de l’Aigle. Combien d’argent avez-vous ?

— Deux mille dollars en or et cinq mille en billets.

— C’est suffisant. J’en ai autant de mon côté. Il faut que nous atteignions Carson-City par les montagnes ; mais vous feriez bien de réveiller Lucy. Nous avons de la chance que les domestiques ne couchent pas dans la maison. »

Pendant que Ferrier allait prévenir sa fille du voyage qu’ils étaient sur le point d’entreprendre, Jefferson Hope fit un petit paquet de tout ce qu’il put trouver en fait de provisions de bouche et remplit d’eau une jarre de grès, sachant par expérience combien, dans la montagne, les puits étaient rares et distants les uns des autres. À peine ses préparatifs étaient-ils terminés, que le fermier et sa fille revinrent tout prêts à se mettre en route. Quelque tendre que fût la rencontre entre les deux amoureux ils abrégèrent leurs épanchements ; car les minutes