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quelques instants, puis reprit de la même façon mystérieuse. Évidemment quelqu’un frappait doucement sur un des panneaux de la porte. Était-ce quelque assassin venu dans la nuit pour accomplir les ordres sanguinaires du tribunal secret, ou bien quelque agent signalant par le chiffre fatal l’aurore du dernier jour de grâce ? Cette incertitude énervante fit passer un tel frisson dans les veines du vieillard que, préférant à ces angoisses une mort immédiate, il bondit en avant, tira le verrou et ouvrit brusquement la porte.

À l’extérieur tout était silencieux et tranquille. La nuit resplendissait sereine et les étoiles brillaient au firmament. La vue s’étendait jusqu’à la barrière qui limitait le jardin, mais ni dans l’enclos, ni sur la route, n’apparaissait aucun être humain. Avec un soupir de soulagement Ferrier examinait les environs, lorsque tout à coup ayant regardé à ses pieds, il fut stupéfait d’y voir un homme étendu tout de son long, la face contre terre. Cette vue lui produisit un tel effet qu’il fut obligé de s’appuyer contre le mur et de porter la main à sa gorge pour étouffer le cri qu’il allait pousser. Il s’imagina d’abord que quelque blessé ou quelque mourant s’était traîné jusque-là, lorsque soudain, il vit l’homme ramper sur le sol et glisser dans l’antichambre avec la rapidité silencieuse du serpent ; puis une fois dans la maison, il sauta sur ses pieds, ferma la porte et