Page:Doyle - Un crime étrange.djvu/134

Cette page a été validée par deux contributeurs.

leur gravité, ne purent retenir un sourire, Le chef seul conserva son air grave et sévère.

« Prenez-le, frère Stangerson, dit-il, donnez-lui à manger et à boire ainsi qu’à l’enfant, puis, à vous la tâche de lui enseigner nos croyances. Maintenant partons, allons, allons vers Sion.

— Allons, allons vers Sion », hurla la foule des Mormons et ces mots, répétés de bouche en bouche par la longue caravane, formèrent un murmure semblable à celui des vagues, allant toujours s’affaiblissant jusqu’à ce qu’il s’éteignit dans le lointain. Le claquement des fouets, le grincement des roues se fit entendre de nouveau et toute cette multitude se remit en marche, déroulant toujours, tel qu’un immense serpent, ses anneaux dans la plaine. L’Ancien auquel les deux pauvres voyageurs avaient été confiés les conduisit à son chariot où déjà un repas avait été préparé pour eux.

« Vous vous installerez là, dit-il. Dans quelques jours vous serez remis de vos fatigues. En attendant rappelez-vous que maintenant et pour toujours vous partagez notre foi. Brigham Young l’a dit et il a parlé avec la voix de Joseph Smith qui est la voix de Dieu ! »