Page:Doyle - Nouveaux mystères et aventures, trad Savine, 1910.djvu/53

Cette page a été validée par deux contributeurs.
46
nouveaux mystères et aventures

— Oui, nous aurons toujours M. Copperthorne, dit-elle d’un air fort ennuyé.

— C’est un compagnon agréable, remarquai-je, tranquille, instruit, aimable. Je ne m’étonne pas que le vieux master Thurston se soit attaché à lui.

Tout en parlant, j’examinais attentivement mon interlocutrice.

Une légère rougeur passa sur ses joues brunes, et elle tapota impatiemment avec ses doigts sur les bras du fauteuil.

— Ses façons ont quelquefois de la froideur…

J’allais continuer, mais elle m’interrompit, me lança un regard étincelant de colère dans ses yeux noirs.

— Qu’est-ce que vous avez donc à me parler de lui ? demanda-t-elle.

— Je vous demande pardon, répondis-je d’un ton soumis, je ne savais pas que c’était un sujet interdit.

— Je ne tiens pas du tout à entendre même son nom, s’écria-t-elle avec emportement. Ce nom, je le déteste, comme je le hais, lui. Ah ! si j’avais seulement quelqu’un pour m’aimer, c’est-à-dire comme aiment les hommes d’au-delà des mers, dans mon pays, je sais bien ce que je lui dirais.

— Que lui diriez-vous ? demandai-je, tout étonné de cette explosion extraordinaire.