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Nouveaux mystères et aventures

— Je n’irai pas du tout, dis-je. J’y tiendrais énormément, mais j’ai à planter ces fougères que Sol est allé me chercher. Vous feriez mieux d’aller à pied. Ce n’est qu’à trois milles, et on pourrait envoyer d’avance le petit Bayliss avec le panier de provisions.

Il surgit alors un autre obstacle.

Le lieutenant s’était donné une entorse la veille. Il n’en avait jusqu’alors parlé à personne, mais à présent, ça commençait à lui faire mal.

— Vraiment, pourrais pas, dit Jack, trois milles à l’aller, trois au retour.

— Allons, venez, ne faites pas le fainéant, dit Bob.

— Mon cher garçon, dit le lieutenant, j’ai fait assez de marches pour le reste de ma vie. Si vous aviez vu avec quelle ardeur notre énergique général me poussait de Kaboul à Kandahar, vous auriez pitié de moi.

— Laissons le vétéran tranquille, dit master Nicolas Cronin.

— Ayons pitié de ce soldat blanchi sous le harnais, remarqua Bob.

— Assez blagué comme cela ! fit Jack. Je vais vous dire ce que je compte faire, reprit-il en se ranimant. Vous me donnerez la charrette anglaise, Bob, et je la conduirai en compagnie de Nell, dès qu’elle aura fini de planter ses fougères. Nous