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— Vous verrez ce soir, mon vieux, vous verrez ce soir. Je porterai cela à la vallée de Sasassa. Vous emprunterez le levier de Madison et vous viendrez avec moi ; mais souvenez-vous bien qu’il ne faut dire à personne ni où vous allez, ni pourquoi vous voulez ce levier.

Tom passa toute la journée à se promener dans la pièce ou à travailler à son appareil.

Il avait les yeux brillants, les joues animées d’un rouge de fièvre, dont il présentait au plus haut degré tous les symptômes.

— Fasse le ciel que le diagnostic de Dick ne se confirme pas, me dis-je, en revenant avec mon levier.

Et pourtant, quand vint le soir, je me sentis envahi à mon tour par cette excitation.

Vers six heures, Tom se leva et prit son instrument.

— Je n’y tiens plus, Jack, dit-il, prenez votre levier, et en route pour la vallée de Sasassa.

La besogne de cette nuit, mon vieux, nous rendra opulents ou nous achèvera.

Prenez votre revolver, pour le cas où on rencontrerait des Cafres…

Je n’ose pas prendre le mien, Jack, reprit-il en me mettant les mains sur les épaules, car si ma déveine me poursuit encore cette nuit, je ne sais ce que je serais capable d’en faire.