Page:Doyle - Nouveaux mystères et aventures, trad Savine, 1910.djvu/145

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Alors on eût dit que l’isolement de sa situation la frappait.

Elle éprouva un de ces accès violents de terreur inconsciente auxquels sont sujettes les femmes les plus courageuses.

Des histoires d’indigènes, de coureurs de la brousse, de leur audace et de leur cruauté passèrent dans son esprit comme des éclairs.

Elle considéra la vaste et mystérieuse étendue de la brousse qui se déployait près d’elle, puis se baissa pour ramasser son panier, dans l’intention de regagner au plus vite la route, dans la direction des tranchées de mines.

Elle tressaillit et eut de la peine à retenir un cri en voyant un long bras à manche de chemise rouge apparaître derrière elle et lui prendre son panier dans ses propres mains.

L’individu, qui se présentait à ses yeux, eût paru à certaines gens peu fait pour dissiper ses craintes.

Les grandes bottes, la grossière chemise, la large ceinture garnie de ses armes de mort, tout cela, sans doute, était trop familier à miss Carrie pour lui causer de la frayeur, et quand elle vit au-dessus de ces objets une paire d’yeux bleus la regarder avec tendresse, et un sourire assez timide qui se dissimulait sous une épaisse mous-