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être étaient pour son maître un sujet de sollicitude constante, et qui, en ce moment même, le contemplait gravement, perchée sur une des solives du toit.

— C’est dommage que vous ne sachiez parler, Blinky, reprit Abe, en jetant un coup d’œil à sa compagne emplumée, car il y a terriblement de raison dans votre figure. Et aussi pas mal de mélancolie, on le dirait. Amour malheureux, peut-être, quand vous étiez jeune… À propos d’amour, ajouta-t-il, je n’ai pas vu Suzanne de la journée.

Il alluma la bougie plantée dans une bouteille noire sur la table, traversa la chambre et alla considérer d’un air grave une des nombreuses gravures des journaux illustrés qui s’étaient égarés par là, où elles avaient été découpées par les habitants de la maison et collées au mur.

La gravure qui attirait particulièrement son attention représentait une actrice au costume très voyant, qui, un bouquet à la main, minaudait devant un auditoire imaginaire.

Ce dessin avait, pour je ne sais quel motif insondable, fait une impression profonde sur le cœur sensible du mineur.

Il avait conçu à l’égard de la jeune personne un intérêt tout humain, et sans que rien l’y autorisât, il l’avait baptisée Suzanne Banks, et