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cette voiture, comme dans ma maison, vous êtes entièrement à ma discrétion. »

Il parlait avec calme, mais il scandait ses mots d’un ton sec et menaçant. Je demeurai donc silencieux, cherchant à m’expliquer la cause de cet étrange enlèvement. De toute façon je ne pouvais songer à la résistance et le meilleur parti à prendre était d’attendre patiemment les événements.

Pendant près de deux heures nous roulâmes sans qu’il me soit possible de voir où nous allions. Tantôt le bruit des pavés m’avertissait que nous traversions une chaussée, tantôt le son mat et sourd me faisait deviner l’asphalte ; mais, à part cela, rien ne pouvait m’indiquer l’endroit où nous nous trouvions : le papier, collé sur chaque glace, ne laissait pénétrer aucun rayon de lumière, et sur les vitres de devant on avait tiré un rideau bleu. Nous avions quitté Pall-Mall à 7 heures 1/4, ma montre marquait 9 heures moins dix minutes quand enfin la voiture s’arrêta. Mon compagnon laissa tomber la glace, et j’aperçus vaguement une porte cochère basse et voûtée, éclairée par une lanterne. On me pressa de descendre