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ofondeur, de sorte qu'ils en seraient quittes pour la peur et un plongeon.

La fraîcheur de cet accueil les détournerait pour toujours de nous envahir et établirait ma réputation de chef audacieux.

Ruben Lockarby, mon lieutenant, fils du père John Lockarby, qui tenait la Gerbe de blé, rangea nos forces derrière la haie pendant que je manoeuvrais la scie avec vigueur et que je coupais presque entièrement la planche.

Je n'éprouvais aucun remords en détruisant le pont, car je m'entendais assez en charpente pour savoir qu'un charpentier adroit le rétablirait en une heure de travail de telle sorte qu'il fût plus solide que jamais, en dressant un étai sous l'endroit où je l'avais scié.

Lorsqu'enfin la courbure de la planche m'avertit que j'étais allé assez loin, et que la moindre tension la romprait d'un seul coup, je m'en allai en rampant, je pris mon poste parmi mes condisciples, et j'attendis l'arrivée de l'ennemi.

À peine m'étais-je caché que j'entendis les pas de quelqu'un sur le sentier qui aboutissait au pont.

On se courba derrière le rideau de la haie.

Nous étions convaincus que ce bruit venait d'un éclaireur que nos adversaires avaient dépêché en avant.

C'était évidemment un gros gaillard, car son pas était pesant et lent, et il s'y mêlait un tintement