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iétude au sujet d'un timon fendu ou d'un essieu brisé.

Quant aux campagnards qui faisaient route vers l'ouest, c'étaient pour la plupart des hommes à la fleur de l'âge, et peu ou point chargés de bagages.

Leurs figures brunies, leurs grosses bottes, et leurs limousines, indiquaient qu'ils étaient en grande majorité de simples valets de ferme, quoique parmi eux, on reconnut, à leurs bottes à revers ou à leur vêtement en étoffe à côtes, de petits fermiers ou propriétaires.

Ces gens-là marchaient par bandes.

Le plus grand nombre étaient armés de grosses triques de chêne, qui leur servaient de bâtons pendant leur voyage, mais qui, maniées par des hommes robustes, pouvaient être des armes formidables.

De temps à autre, l'un d'eux entonnait un psaume, qui était repris en choeur par tous ceux qui étaient à portée de l'entendre, en sorte que le chant finissait par gagner toute la longueur de la route par vagues successives.

Sur notre passage, plusieurs nous lancèrent des regards de colère.

D'autres échangèrent quelques paroles à demi-voix en hochant la tête, et se demandant évidemment qui nous étions et quel était notre but.

Ça et là, parmi ce peuple, nous aperçûmes le haut chapeau à larges bords et le man