Page:Doyle - Les recrues de Monmouth, trad. Savine, 1911.djvu/167

Cette page n’a pas encore été corrigée

ouvrant de grands yeux, et que le vacarme avait attirés, comme moi.

Je me frayai passage à travers ces gens, jusque dans la salle où nous avions déjeuné le matin, et où régnait la plus grande confusion.

La table ronde, qui en occupait le centre, avait été renversée et trois bouteilles de vin brisées.

Des pommes, des poires, des noix, les morceaux des assiettes qui les avaient contenues, jonchaient le sol.

Deux paquets de cartes et un cornet à dés gisaient parmi les débris du festin.

Près de la porte, Decimus Saxon était debout, la rapière nue en main, une seconde rapière sous ses pieds.

En face de lui, un jeune officier en uniforme bleu, la figure pourpre de confusion et de colère, jetant autour de lui des regards furieux comme s'il cherchait une arme pour remplacer celle qu'on lui avait enlevée.

Il aurait pu servir de modèle à Cibber ou à Gibbons pour une statue représentant la rage impuissante.

Deux autres officiers, portant le même uniforme bleu, étaient debout près de leur camarade, et comme je les avais vus mettre la main sur la garde de leurs épées, je pris place à côté de Saxon, en me tenant prêt à frapper, si l'occasion se présentait.