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-Quelles forces a-t-il ? demanda anxieusement mon père.

-Il n'a amené que des chefs. Quant aux troupes, elles devront lui être fournies par vous autres, les gens du pays. Il a avec lui Lord Grey de Wark, Wade, l'Allemand Buyse, et quatre-vingt ou cent autres. Hélas, deux de ceux qui sont arrivés sont déjà perdus pour nous. C'est mauvais, mauvais présage.

-Qu'y a-t-il donc eu de fâcheux ?

-Dare, l'orfèvre de Taunton, a été tué par Fletcher, de Saltoun, dans une querelle puérile à propos d'un cheval. Les paysans ont réclamé à grands cris le sang de l'Écossais, et il a été forcé de se sauver sur les navires. C'est une triste mésaventure, car c'était un chef habile et un vieux soldat.

-Oui, oui, s'écria Saxon avec emportement, il y aura bientôt dans l'ouest d'autres chefs habiles, d'autres vieux soldats, pour prendre sa place. Mais s'il connaissait les usages de la guerre, comment se fait-il qu'il se soit engagé dans une querelle personnelle, en un moment pareil ?

Et tirant de dessous son habit un livre brun mince, il promena son long doigt mince sur la table des matières.

-Sous-section neuvième, reprit-il, voici: le cas traité: Si dans une guerre publique, l'on peut refuser par amitié particulière un duel