Page:Doyle - Les recrues de Monmouth, trad. Savine, 1911.djvu/104

Cette page n’a pas encore été corrigée

déposa point son zèle en même temps que son justaucorps de buffle. Il s'établit comme fabricant de malt à Hoddesdon, et ce fût chez lui qu'on prépara le fameux complot de Rye-House, où furent impliqués tant de braves gens.

-N'était-ce pas un déloyal projet d'assassinat, demandai-je.

-Non! Ne vous laissez pas décevoir par les mots. Ce sont des gens malveillants qui sont les auteurs de cette vile calomnie que Rumbold et ses amis projetaient un assassinat. Ce qu'ils voulaient accomplir, ils étaient résolus à le faire au grand jour, à trente d'entre eux contre cinquante hommes de la Garde Royale, lorsque Charles et Jacques se rendraient à Newmarket. Si le roi et son frère avaient reçu une balle ou un coup de pointe de sabre, ils l'auraient reçu en pleine bataille, où leurs agresseurs se seraient exposés. C'était coup pour coup; ce n'était point un assassinat.

Il se tut et posa sur moi un regard interrogateur.

Je ne saurais dire franchement que je fus satisfait, car une attaque contre des gens sans armes et sans défiance, fussent-ils même entourés par des gardes du corps, n'était pas justifiable à mes yeux.

-Lorsque le complot eut échoué, reprit mon père, Rumbold dut fuir pour sauver sa vie, mais il réussit à glisser entre les mains de ceux