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CHAPITRE III

LA GARDE DE LA PORTE

Tandis que Louis offrait à sa cour ce qu’il déclarait ouvertement le plus grand des plaisirs humains — la vue de la face royale — le jeune officier avait été très occupé à transmettre les noms et les titres des nombreux privilégiés admis à l’honneur du grand lever, échangeant un sourire ou un mot avec chacun, car sa franche et belle figure était bien connue à la cour. Avec ses yeux clairs et gais, ses manières alertes, il avait vraiment l’air d’un homme en bons termes avec la fortune, et certes celle-ci l’avait bien traité. Trois ans auparavant il n’était qu’un pauvre officier subalterne se battant dans les brousses du Canada contre les Algonquins et les Iroquois. La relève de sa compagnie l’avait ramené en France au régiment de Picardie, mais le hasard lui avait fourni la chance de saisir le cheval du roi à la bride, un jour d’hiver à Fontainebleau, à quelques pas d’une profonde carrière dans laquelle la bête