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des bêtes de l’Inde, je me sentis sur la bonne piste. L’idée d’employer un poison impossible à découvrir chimiquement devait venir à un homme instruit et sans conscience, qui avait vécu en Extrême-Orient.

La rapidité avec laquelle ce poison agit était encore un avantage, à son point de vue. Il aurait fallu au coroner un œil bien perçant pour reconnaître les deux petites piqûres produites par les crocs venimeux. Je me souvins aussi du sifflement. Le docteur devait naturellement rappeler le serpent avant que le jour ne le fît voir à sa victime. Il l’avait dressé, probablement au moyen du lait que nous avons vu, à revenir à son appel. Il le faisait passer par la prise d’air, à l’heure qu’il jugeait convenable, certain que l’animal ramperait le long de la corde et descendrait sur le lit. Plusieurs nuits pouvaient se passer sans que la victime fût mordue, mais tôt ou tard elle devait succomber.

J’étais arrivé à cette conclusion avant même d’entrer dans la chambre du docteur. L’examen de sa chaise nous prouva qu’il avait l’habitude de monter dessus, ce qui était nécessaire pour qu’il pût atteindre à la prise d’air. La vue du coffre-fort, la soucoupe de lait et le nœud coulant faisaient disparaître les derniers doutes qui pouvaient me rester. Le bruit métallique entendu