Page:Doyle - Les Aventures de Sherlock Holmes.djvu/93

Cette page a été validée par deux contributeurs.

comment après avoir appris la vérité à la jeune fille, nous l’amenâmes par le train du matin à sa chère tante de Harrow. L’enquête officielle prouva que le docteur avait trouvé la mort en jouant imprudemment avec un dangereux reptile. Holmes acheva de m’éclairer sur cette sinistre affaire en rentrant à Londres, le lendemain.

— Mes premières conclusions étaient tout à fait erronées, ce qui montre, mon cher Watson, combien il est dangereux de raisonner sur des données insuffisantes. La présence des bohémiens, et l’emploi du mot « bande » par la pauvre fille pour expliquer ce qu’elle vit confusément à la lueur de son allumette avaient suffi pour me lancer sur une fausse piste. Je n’ai eu qu’un mérite, celui d’avoir changé mes batteries dès qu’il me fut devenu évident que le danger dont pouvait être menacé l’occupant de cette chambre ne pouvait venir ni par la fenêtre, ni par la porte. Mon attention fut rapidement attirée, comme je vous l’ai déjà dit, par la prise d’air et le cordon de sonnette pendu au-dessus du lit. La découverte que ce cordon était faux, et que le lit était scellé au sol me fit instantanément soupçonner que la corde devait servir à un objet qui, passant par le trou, descendait sur le lit. L’idée d’un serpent m’était donc naturellement venue à l’esprit, et lorsque j’y accouplai le fait que le docteur recevait