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allongées sur les genoux, et l’air anxieux. Au bout d’une heure environ, M. Rucastle fit tout à coup remarquer qu’il était temps de se mettre au travail, et que je pouvais me déshabiller pour aller rejoindre le petit Édouard dans la nursery.

Deux jours après, la même cérémonie recommença, exactement dans les mêmes conditions. Je m’habillai de nouveau, je m’assis près de la fenêtre et je ris autant que la première fois des amusantes histoires tirées de l’inépuisable répertoire de mon hôte, qui excellait à les raconter. Ensuite il me donna un roman à couverture jaune, et tournant un peu ma chaise pour que mon ombre ne tombât pas sur la page, il me demanda de le lui lire à haute voix. Je lus pendant environ dix minutes, une page prise au hasard ; puis M. Rucastle m’interrompit au beau milieu d’une phrase et m’enjoignit d’aller changer de costume.

Vous pouvez facilement vous imaginer, monsieur Holmes, combien cette extraordinaire cérémonie excita ma curiosité. Ils avaient toujours soin, je remarquai, de me faire tourner le dos à la fenêtre, de sorte que je fus bientôt consumée du désir de voir ce qui se passait derrière moi. À première vue, cela paraissait impossible, mais je trouvai bientôt un moyen. Ma glace à main s’était cassée, ce qui me donna l’heureuse idée