Page:Doyle - Les Aventures de Sherlock Holmes.djvu/126

Cette page a été validée par deux contributeurs.

capturés. Eh bien ! chacun de nos instants est précieux ; si donc vous vous sentez la force, nous allons aller tout de suite à Scotland Yard et de là à Eyford.

Environ trois heures après, nous étions tous dans le train qui de Reading devait nous conduire au petit village du Berkshire qui avait été le théâtre du drame en question, tous, c’est-à-dire Sherlock Holmes, le mécanicien, l’inspecteur Bradstreet de Scotland Yard, un agent en civil et moi-même. Bradstreet avait étendu une carte militaire du comté sur ses genoux, et avait tracé au compas un cercle ayant Eyford pour centre.

— Voilà, dit-il. Ce cercle a dix milles de rayon. L’endroit que nous cherchons doit être quelque part là-dedans. Vous avez bien dit dix milles, monsieur ?

— J’ai dit : une bonne heure de voiture.

— Et vous pensez qu’on vous a fait refaire tout ce trajet pendant que vous étiez sans connaissance ?

— Il le faut bien. J’ai d’ailleurs le souvenir confus d’avoir été soulevé et transporté.

— Ce que je ne puis comprendre, dis-je, c’est qu’ils vous aient épargné quand ils vous ont trouvé évanoui dans le jardin. Peut-être le misérable se sera-t-il laissé attendrir par cette femme ?

— Cela ne me paraît pas prouvé. Je n’ai jamais vu visage plus implacable.