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absolu. Enfin, je mis de côté mes appréhensions ; je dînai de bon appétit, et je m’embarquai à Paddington, sans avoir dévoilé quoi que ce soit de mon secret.

À Reading, j’eus à changer non seulement de voiture, mais aussi de station. Je montai dans le dernier train se dirigeant sur Eyford, et j’arrivai à cette petite gare mal éclairée, à onze heures passées. J’étais le seul voyageur à destination d’Eyford et je ne vis personne sur le quai, excepté un homme de peine endormi auprès de sa lanterne. Mais, à la sortie, je trouvai mon client qui m’attendait dans l’obscurité ; sans dire un mot, il me prit par le bras et me fit monter dans une voiture dont la portière était ouverte. Il releva les vitres de chaque côté, frappa contre la paroi et le cheval partit au grand trot.

— Il n’y avait qu’un cheval ? interrompit Holmes.

— Oui, un seul.

— Avez-vous vu de quelle couleur il était ?

— Oui, à la lueur des lanternes, je vis que c’était un alezan.

— Paraissait-il fatigué, ou fringant ?

— Oh ! fringant et il avait le poil brillant.

— Merci. Pardon de vous avoir interrompu. Continuez, je vous prie, votre si intéressant récit.

— Nous partîmes donc et nous roulâmes au