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LE MONDE PERDU


ROMAN INÉDIT DE Conan Doyle


Traduit de l’anglais par Louis LABAT[1]


CHAPITRE V (suite)

Enfin, la conférence s’acheva. Un peu écourtée, je suppose, car la péroraison m’en parut hâtive et sans lien réel avec le reste. Le fil du discours était rompu. On sentait dans l’auditoire une fièvre d’attente. Waldron s’assit. Des lèvres présidentielles sortit un gazouillis informe. Puis Challenger, se levant, gagna le bord de l’estrade. Et je notai pour mon journal le texte même de son discours :

— Mesdames et Messieurs… (Bruit au fond de la salle.) Mesdames, Messieurs, Chers Enfants — car je vous demande pardon d’avoir oublié une partie considérable de mon auditoire… (Tumulte. Le professeur, debout, une main levée, balançant la tête, semble donner au public la bénédiction pontificale.) Je suis chargé de vous proposer un ordre du jour remerciant Mr. Waldron pour la conférence très pittoresque et très fantaisiste que nous venons d’entendre. Certaines des idées émises par l’orateur ne s’accordent pas avec les miennes, et j’ai cru devoir les signaler quand elles venaient à se produire ; mais Mr. Waldron n’a pas moins rempli son programme en


RÉSUMÉ DES NUMÉROS PRÉCÉDENTS (Je sais tout No 106 et 107)

Édouard Malone, rédacteur à la Daily Gazette, n’obtiendra la main de la charmante Gladys Hcnderson que s’il se distingue par quelque action héroïque et éclatante. Pour se conformer à ce vou, Malone sollicite de son chef de service une mission aventureuse et qui comporte le plus de danger possible. « Tentez la chance auprès du professeur Challenger », lui est-il répondu. Ce professeur, qui a beaucoup voyagé, est un savant qui passe pour être doué de folie et de mégalomanie homicide ; il a la plus détestable réputation. Malone sollicite de lui un rendez-vous qu’il obtient en termes fort peu encourageants. Il rend visite au professeur, qui se présente à lui sous les formes d’un être hirsute et étrangement vigoureux, rappelant

  1. Copyright by Louis Labat, 1913-1914.