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LE MONDE PERDU


roman inédit de Conan Doyle


Traduit de l’anglais par LOUIS LABAT[1]


CHAPITRE XVI
« Un cortège ! Un cortège ! »


Je veux exprimer ici notre gratitude à tous nos amis de l’Amazone pour les prévenances et les soins hospitaliers dont ils nous comblèrent durant notre voyage de retour. En particulier, je remercierai le Signor Penblosa et les autres agents du gouvernement brésilien qui, par tout un ensemble de mesures, nous facilitèrent la route, et le Signor Pereira, de Para, à la prévoyance duquel nous devons de reparaître décemment devant le monde civilisé. Il semblera que ce fut mal reconnaître la courtoisie et le dévouement de nos hôtes, mais, les circonstances ne nous laissant pas le choix, nous les prévînmes qu’ils perdraient leur temps et leur argent en essayant de refaire derrière nous notre voyage. Je répète que j’ai changé dans mon récit jusqu’aux noms des lieux. Quelque étude qu’on fasse, je suis sûr que pour qui tenterait de l’approcher, notre terre inconnue resterait à des milliers de milles.

Je considérais comme purement locale l’excitation qui se manifestait partout à notre passage dans le Sud-Amérique, et j’assure nos amis anglais que nous n’avions pas la moindre idée de l’émoi soulevé en Europe, par quelques vagues rumeurs qui avaient couru au sujet de nos aventures. Il fallut les innombrables messages de télégraphie sans fil qui, au


RÉSUMÉ DES NUMÉROS PRÉCÉDENTS (Je sais tout, no 106 à 113.)

Édouard Malone, rédacteur à la Daily Gazette, n’obtiendra la main de la charmante Gladys Henderson que s’il se distingue par quelque action éclatante et rare. C’est pour en trouver l’occasion qu’il s’est offert à être membre d’un comité chargé d’explorer une étrange région ou subsistent, selon les dires incroyables du professeur Challenger, des représentants vivants de la faune des premiers âges du monde, et qu’il s’est embarqué pour le Sud-Amérique. Les autres membres de l’expédition sont M. Summerlee, vieux professeur d’anatomie comparée et John Boxton, voyageur et chasseur de réputation universelle. Les trois hommes, et Challenger qui les a rejoints à Manaos, parviennent, après un pénible voyage à travers la forêt vierge, aux confins du « Monde perdu », vaste plateau circonscrit par de hautes falaises qui défient absolument l’ascension. Ils font de vains efforts pour trouver une brèche dans cette énorme


  1. Copyright by Louis Labat, 1913-1914.