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Je m’élançai vers l’appareil. Mc Ardle me parlait de Londres.

« C’est vous, monsieur Malone ? me disait sa voix familière. Monsieur Malone, il se passe à Londres des choses terribles. Pour l’amour de Dieu, voyez si le professeur Challenger n’aurait pas un conseil à nous donner.

— Aucun, monsieur, répondis-je. Il regarde la crise comme universelle et inévitable. Nous avons ici un peu d’oxygène, mais qui ne nous servira qu’à retarder de quelques heures le dénouement.

— De l’oxygène ? gémit la voix, dans une agonie. Mais il n’est plus temps de nous en procurer. Depuis votre départ, il règne ici une confusion inexprimable. La moitié de nos rédacteurs a perdu connaissance. Je sens moi-même un poids qui m’accable. De ma fenêtre, je vois les gens couchés par tas dans Fleet Street. On ne circule plus. À en juger