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vivre ? C’est ce qu’avant tout je me demandais. Pouvions-nous, sur un monde aboli, prolonger notre existence ? De même qu’en physique la plus grande masse attire la moindre, de même ne subirions-nous pas l’irrésistible attraction de la masse humaine passée dans l’inconnu ? Et alors, comment finirions-nous ? Par un retour du poison ? Ou la pestilence que dégagerait l’universelle décomposition, rendrait-elle la terre inhabitable ? Ou, peut-être, l’horreur de notre situation finirait-elle par nous miner et nous désagréger la cervelle ? J’en étais là de mes pensées lorsqu’un léger bruit me fit regarder la route au-dessous de moi : le vieux cheval de fiacre grimpait la côte.

Je m’avisai au même instant que des oiseaux pépiaient, que quelqu’un toussait dans la cour, que plus loin il se faisait un mouvement dans le paysage. Pourtant, je me rappelle que ce qui retint mon attention,