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part, consigné dans son mémoire six heures vingt. Il était sept heures aux Hébrides. Pour ce qui nous concerne, nul doute possible : assis dans le cabinet de Challenger, j’avais à ce moment sous les yeux son chronomètre et j’y lus six heures un quart.

Je me sentais profondément déprimé. L’accumulation des affreux spectacles qui avaient encadré notre voyage me pesait très lourd sur l’âme. Une surabondance de vie animale, une grande énergie physique faisaient de moi un homme peu enclin aux idées noires ; j’avais la faculté bien irlandaise de voir toujours sourire un coin de clarté dans les ténèbres : mais l’obscurité cette fois, était effrayante et totale. J’avais laissé, au bas de la maison, mes amis dresser leurs plans d’avenir. Et prostré sur une chaise, près de la fenêtre ouverte, le menton dans la main, je m’absorbais à considérer notre misère. Pouvions-nous continuer de