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la notion rendue plus vive du peu que nous sommes, créatures insignifiantes et éphémères, nées pour souffrir, et à la merci du premier vent glacé parti de l’inconnu. D’ailleurs, le monde peut être devenu plus grave, je nie qu’il en soit plus triste. Certes, nous convenons que les distractions d’aujourd’hui, moins excessives, moins frivoles, sont aussi plus profondes, plus sages, que cette bruyante et folle agitation qui passait pour du plaisir aux jours anciens, à cette époque si récente encore, et déjà, néanmoins, si inconcevable. Finies ces journées vides qui se perdaient à rendre et à recevoir d’inutiles visites, à s’embarrasser sans besoin de tous les tracas que donne un nombreux domestique, à combiner et manger de savantes et fastidieuses nourritures ; au lieu de cela, le repos et la santé, reconquis dans la lecture, dans la musique, dans cette douce communion de