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en robes claires, toutes jeunes et belles, et dont l’une tenait un pékinois sur ses genoux ; elles avaient pour compagnon un homme d’âge, à tournure de vieux fêtard, et un jeune aristocrate, monocle à l’œil, ganté, cigarette aux doigts. La mort, survenue sans doute en quelques secondes, les avait figés à leur place. N’eût été qu’à la dernière extrémité le vieux, pour respirer, avait arraché son col de chemise, on eût pu les croire tous endormis. Sur un des côtés de la voiture, un des garçons de l’auberge, pelotonné contre le marchepied, avait laissé choir son plateau, et les verres, autour de lui, éparpillaient leurs débris. Sur l’autre côté gisaient deux vagabonds en guenilles, un homme et une femme, l’homme tendant encore son long bras maigre, comme dans la vie quand il demandait l’aumône. Une minute avait suffi pour ramener l’aristocrate, le garçon d’auberge, le vagabond et le chien,