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— Sans dogmatiser là-dessus, sans y rien mettre non plus de ce que vous appelez, bien témérairement, une monstrueuse prétention, nous pouvons à coup sûr affirmer que nous occupons le rang le plus élevé dans la nature.

— Le plus élevé à notre connaissance.

— Cela, monsieur, va sans dire.

— Pensez aux millions, et, peut-être, aux billions d’années pendant lesquelles la terre roula toute vide dans l’espace, ou, sinon toute vide, du moins sans aucune idée ni aucun signe annonciateur de l’espèce humaine. Imaginez-la baignée par la pluie, grillée par le soleil, fouettée par le vent, durant ces innombrables siècles. L’homme ne date que d’hier dans l’ordre des temps géologiques. Pourquoi décréter que cette formidable préparation se faisait à son bénéfice ?

— Au bénéfice de qui, alors, ou de quoi ? »